Nouvelles analyses sanguines de l’Ontario pour les grossesses RhD négatives
Optimiser les soins et protéger les familles futures
Actuellement, jusqu’à 40 % des Ontariennes enceintes qui sont RhD négatives (c’est-à-dire que l’antigène RhD ne s’exprime pas à la surface de leurs globules rouges) reçoivent de l’immunoglobuline RhD, un produit sanguin dont elles n’ont pas besoin. Un nouveau test va changer cela – en rendant les soins aux patientes plus précis et le système de santé plus efficace.
Pourquoi est-ce que le fait d’avoir un groupe sanguin RhD négatif constitue un problème ?
Le fait d’être de groupe sanguin RhD négatif n’est pas un problème, sauf si vous êtes enceinte et que le groupe sanguin de votre bébé est différent (par exemple, RhD positif). Cette « incompatibilité » des groupes sanguins peut entraîner des complications.
Il arrive que le sang du bébé et celui de la femme enceinte se mélangent pendant la grossesse et l’accouchement. Lorsque cela se produit, le système immunitaire de la femme enceinte considère à tort les globules rouges du bébé comme « étrangers » et commence à créer des anticorps contre eux. Lors de grossesses futures, le système immunitaire sensibilisé de la femme enceinte peut attaquer les globules rouges « étrangers » si le bébé est RhD positif. Si les globules rouges attaqués du bébé sont dégradés plus rapidement qu’ils ne peuvent être fabriqués, une maladie potentiellement mortelle appelée maladie hémolytique du fœtus et du nouveau-né (MHFN) peut survenir.
Cette maladie peut provoquer une jaunisse (jaunissement de la peau et des yeux), une anémie (faible nombre de globules rouges) et, dans les cas les plus graves, une insuffisance cardiaque ou la mort.
Pour prévenir la MHFN, un produit sanguin humain appelé immunoglobuline RhD (IgRh) (également connue sous le nom de RhoGam ou WinRho) est administré à la personne enceinte. L’IgRh empêche le système immunitaire de la femme enceinte de produire des anticorps contre les globules rouges du bébé.
Les mesures de protection ne sont pas spécifiques
La MHFN peut être très grave. Dans la pratique actuelle, toutes les femmes enceintes RhD négatives reçoivent une injection d’immunoglobuline RhD (IgRh) (même si le statut RhD du bébé n’est pas connu). Mais dans 40 % de ces cas, le test de laboratoire effectué après la naissance montre qu’il n’y avait pas d’incompatibilité - le bébé était RhD négatif. Dans ces cas, les femmes enceintes ont reçu un produit sanguin humain dont elles n’avaient pas besoin.
Pour les femmes enceintes Rh négatives qui ont déjà développé des anticorps anti-D, que ce soit au cours de leur grossesse actuelle ou d’une grossesse antérieure, l’injection d’IgRh est inutile. Ces personnes (environ 2 000 par année en Ontario) sont déjà à risque de MHFN et leurs grossesses doivent faire l’objet d’une surveillance supplémentaire. Il peut s’agir de rendez-vous supplémentaires chez le médecin, d’orientations vers des spécialistes de la médecine fœto-maternelle (MFM), d’analyses sanguines et d’échographies supplémentaires. Cependant, toute cette surveillance peut s’avérer inutile et s’arrêter au milieu de la grossesse, voire plus tôt, s’il s’avère que le bébé en développement n’a pas l’antigène auquel la mère ou la personne enceinte est sensibilisée.
De nouveaux tests permettront d’améliorer et de personnaliser les soins de santé
Afin de personnaliser les soins et d’améliorer l’efficacité du système, le ministère de la Santé de l’Ontario a recommandé, dans une récente évaluation des technologies de la santé, le financement public de deux tests permettant de vérifier le groupe sanguin de l’enfant à naître dans les scénarios suivants :
- Lorsque la personne enceinte est RhD négative ;
- Lorsque la personne enceinte a déjà développé des anticorps contre certains antigènes :
Ces deux tests sont connus sous le nom de génotypage fœtal des groupes sanguins (GFGS).
Comment ces tests fonctionnent-ils ?
À partir d’un échantillon de sang de la femme enceinte, les scientifiques du laboratoire peuvent voir de minuscules morceaux de l’ADN du bébé à naître et prédire si le groupe sanguin du bébé est positif ou négatif pour l’antigène en question.
La vérification du groupe sanguin du bébé au début de la grossesse aidera les médecins à identifier une éventuelle incompatibilité et à fournir à la personne enceinte RhD négative des immunoglobulines antigéniques (protégeant le bébé de la MHFN). Si le test révèle que les groupes sanguins sont identiques (et que le bébé n’est donc pas exposé au risque de MHFN), la personne enceinte n’a pas besoin de l’injection.
Pour la personne enceinte qui a déjà développé des anticorps (allo-immunisée ou sensibilisée), si le test sanguin indique que l’enfant à naître n’a pas l’antigène spécifique des anticorps que la personne enceinte a développés, la surveillance et le traitement supplémentaires peuvent cesser, de même que de nombreux rendez-vous médicaux supplémentaires.
Pour des informations plus détaillées sur ces tests, voir : Évaluations des technologies de la santé - Génotypage RhD fœtal non invasif des groupes sanguins
Dépistage prénatal Ontario déploiera les nouveaux tests financés par le secteur public
Dépistage prénatal Ontario (DPO) est particulièrement bien placé pour planifier et mettre en œuvre les deux nouveaux tests qui détermineront le groupe sanguin du fœtus. L’équipe de DPO a travaillé en coulisses pour préparer le lancement provincial de ces nouveaux tests en 2025.
Les travaux comprennent :
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Sélection d’un ou de plusieurs fournisseurs de laboratoire : DPO choisit un ou des laboratoires pour effectuer les essais.
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Formation de groupes de travail : DPO met sur pied des groupes de travail pour guider les efforts de mise en œuvre.
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Planification de la prestation des services : DPO élabore un plan pour s’assurer que les tests sont fournis de manière efficace.
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Création de matériel éducatif : DPO élabore du matériel pour informer les prestataires de soins de santé et le public sur ces nouveaux tests.
Visitez le site Web de DPO pour en savoir plus sur la façon dont DPO coordonne un dépistage cohérent et de haute qualité pour les femmes enceintes en Ontario.